Selon notre croyance et notre expérience, tout et toute entrepreneur(e) se doit de cultiver une capacité d’adaptation exceptionnelle doublée d’un pouvoir de lâcher prise hors du commun dans son parcours d’affaires. C’est ce que nous visons à témoigner par le partage de notre histoire en tant que couple en affaires!
Visiblement, le « rêve américain » persiste à travers le temps, d’autant plus depuis que la technologie nous permet d’assister à la réussite des autres pratiquement en temps réel. Les réseaux sociaux nous vendent l’idée que la liberté financière, les voitures de luxe et les beaux voyages appartiennent aux gens qui ont osé se lancer sans filet dans le monde de l’entrepreneuriat. Mais à quel prix?
Ces brèves lignes se veulent un partage d’une expérience, d’un moment précis où la résilience a contribué à notre parcours. En toute honnêteté, ce n’était pas une question de choix, mais bien un « do or die » !
Malgré que nous avons tous les deux emprunté des chemins non conventionnels dans nos carrières respectives, cela ne nous a pas empêchés d’atteindre un niveau de succès enviable. De mon côté (Marie-Christine Martel), j’ai cofondé puis vendu la chaîne de restaurants Thaïzone pour plusieurs millions de dollars, alors que Marc (Levasseur) a agi comme développeur d’un tout nouveau concept immobilier dans la région de Québec.
Nos routes se sont croisées au moment où nos affaires respectives dans le domaine de l’immobilier allaient bon train. Nous avons décidé de nous associer, ce qui a rapidement engendré un effet d’attraction : nos deux réseaux de contacts réunis étaient sans nul doute un gage de succès pour les années à venir ! Une histoire d’amour s’est également développée parallèlement à notre histoire d’affaires.
Nous avons tous les deux fait beaucoup de sacrifices pour pouvoir conjuguer amour et affaires, et le tout se passait à merveille. Marc avait notamment choisi d’embrasser la sobriété en s’abstenant de consommer de l’alcool afin de m’accompagner dans ma démarche personnelle, ayant eu des problèmes de dépendance avec cette substance par le passé.
En mars 2020, comme le reste de la planète, notre entreprise s’est effondrée. Toutes les offres immobilières et tous les contrats en cours se sont volatilisés en moins de deux semaines. Cette période d’extrême incertitude financière s’est, malheureusement, étalée sur près de deux ans. Durant ces deux années, où nos collègues en immobilier résidentiel faisaient des ventes records, Marc et moi, on s’enfonçait de plus en plus dans un trou qui, à l’époque, semblait être sans fond.
Pour tenter d’apaiser ma détresse, j’ai utilisé une solution destructrice que je connaissais bien : la consommation d’alcool. Marc s’est donc retrouvé sans business, mais aussi, sans partenaire d’affaires et sans amoureuse à ses côtés pour le soutenir durant cette période sombre. On a atteint à ce moment-là un bas fond commun, et, pour tout avouer, j’ai même songé à quitter le navire.
Plutôt que de me laisser couler, j’ai choisi d’utiliser mon pouvoir de résilience. J’ai alors découvert la puissance de l’acceptation et du lâcher-prise. J’ai réalisé que le transfert d’énergie vers l’état non combatif permet de changer le cours des événements en s’éloignant de la peur qui nous fait faire du surplace.
Comme le processus avait fonctionné dans mon rétablissement de l’alcoolisme, nous avons décidé de tenter la même approche avec notre entreprise. Notre attitude consciente de résilience face à la pandémie nous a permis de faire des choix, de changer nos stratégies et de faire un virage à 180 degrés. Nous avons choisi de ne plus nous positionner en tant que victimes, et plutôt d’utiliser les circonstances comme une opportunité d’évoluer ensemble. La pandémie nous a forcés à effectuer un travail conscient et à devenir une meilleure version de nous-mêmes.
De ce processus, on en ressort avec le meilleur conseil que l’on peut donner à toute personne qui souhaite se lancer dans la « jungle » des affaires : ce à quoi vous résistez va persister, mais ce que vous accueillez va vous transformer.
Puisque la pandémie nous offrait beaucoup de temps libre, nous avons décidé d’entamer le processus pour devenir une agence immobilière indépendante. Marc s’est donc inscrit aux formations nécessaires et, quelques mois plus tard, naissait MSEA Agence Immobilière. De plus, nous avons pris la décision de changer notre position dans le jeu d’échecs en passant d’intermédiaires à actionnaires de nos transactions. Stratégiquement, nous avons réévalué chacun de nos rôles afin de maximiser nos mouvements d’acheteurs et de vendeurs. Et tout cela nous a permis de passer à un niveau supérieur dans la game de l’immobilier commercial au Québec.
Est-ce que tous ces changements auraient été possibles sans cette terrible catastrophe qu’a été la pandémie? On ne le saura jamais, cependant, une chose est certaine, ils n’auraient pas été aussi rapides et efficaces! Comme quoi les bouleversements et les épreuves de la vie agissent parfois comme des catalyseurs de changements.
Tous les jours, nous utilisons notre pouvoir de résilience. Peut-être pas au même niveau que durant les années 2020 et 2021, mais certainement à la hauteur du jeu d’échecs que nous avons décidé de jouer. Plus la ligue est de haut calibre, plus il faut être comme un roseau dans le vent et plier au lieu de casser.
Maintenant, on adore partager notre histoire pour inspirer les gens dans leur parcours d’humain(e)s, entrepreneur(e)s ou pas. On vous invite à surveiller la publication de notre livre qui racontera en détail ce passage de nos vies.
Marie-Christine Martel et Marc Levasseur
